Privé - Luxembourg, Paris

C’est un appartement dans un immeuble des années Trente, dont l’allure moderniste est signalée par un oculus au dessus de la porte d’entrée sur la rue. Pour Fabrice Ausset, discret et passionné, collectionneur d’objets d’arts, créateur de meubles et, naturellement, architecte d’intérieur, l’enjeu est intéressant.

Sous une allure simple, l’appartement a nécessité deux ans de travail, 190 plans, 9 mois de chantier et de nombreuses solutions techniques. L’architecte évoque d’abord le dialogue passionnant avec sa cliente qui a rapporté de ses voyages en Asie des céramiques, des vanneries, des meubles Japonais, et l’amour de l’art de l’Ikebana. De leur sensibilité commune pour ce pays, de l’harmonie, de la fluidité des espaces est née la volonté de prendre le temps d’étudier le toucher du bois, l’acoustique des pièces, la lumière à maîtriser et la palette des couleurs à tester.

Cette harmonie, Fabrice Ausset la trouve aussi dans la création d’une ligne de mobilier et la recherche d’une résonance entre l’architecture d’intérieur, les objets et les oeuvres d’art soigneusement sélectionnés en fonction de l’esprit du lieu. Sophie Gonzalez collabore régulièrement avec Fabrice Ausset, écumant les galeries d’art contemporain pour trouver les pièces qui dialoguent les unes avec les autres: une cohérence si bien travaillée qu’elle en paraît naturelle et donne à ses intérieurs équilibre et raffinement.

L’entrée ovale avec sa large baie vitrée arrondie donnant sur le vide d’un jardin distribue les pièces de réception. Il la rythme de larges double-portes sur mesure en verre cinétique encadré de laiton patiné.
Lorsqu’on pivote la porte, la superposition des verres striés miroités créé une vibration cinétique, à la fois transparente et réfléchissante. Elles permettent à la salle à manger, au bureau et au salon de bénéficier d’une double exposition.
De ce point d’entrée stratégique, lumineux et chaleureux avec son canapé tout en rondeur, on accède, d’un côté, à la cuisine et de l’autre, au couloir des chambres.
La lumière du large bow window de l’entrée inonde les pièces de réception et particulièrement de la salle à manger.
Le soir, le lampadaire Big Cap d’Andrea Branzi (Galerie Downtown) permet de lire sur le canapé arrondi dessiné par Fabrice Ausset pour le lieu. Table basse à plateau ovoïde Choi Byung Hoon (Galerie Downtown) sous une sculpture de Damien Pasquier-Desvignes (Galerie Martel Greiner). Chaises rouges Mathieu Mategot et tapis en laine blanche ciselée Taï Ping.

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La salle à manger vue à travers l’ébrasement salon souligné de laiton massif.
Mariage heureux d’un paravent Japonais du XVIIIe siècle, d’une table tulipe réédition d’Eero Saarinen et des chaises Family Chair de l’artiste contemporaine Junya Ishigami (Galerie Downtown).
Animaux en céramique Bruno Gambone (Chahan Gallery).
Lustre Bocci et murs tendus d’un papier peint en paille tressée, Ralph Lauren.